“idea of line as a violent line” / (FR.+EN.)

Avant, j’aimais les lignes droites. Grandes, infranchissables, présentes.
Je voulais une clarté nette, organisée
Par des lignes droites.
Et j’ai trouvé l’architecture pour l’abstraction
De ses lignes droites.
Pour la beauté…
Et même pour une liberté,
Il me fallait un système calculé.
Les calculs de Max Bill m’éxaltaient.
L’Unisme de Srzeminski m’intriguait.
La persévérance de Jules Bourgoin à la recherche de modules m’époustouflait.
Ce que les constructivistes ont construit
Ce qu’ils ont stylisé chez de Stijl…
M’enthousiasmait et m’effrayait.
Face à la mer.
Le Corbusier reste le génie des générations d’architectes, avec ses idées sociales, droites, fascisantes et fascistes. « La théorie de vision » de Strzeminski a mis sur les pieds des générations de peintres malgré sa rhétorique marxiste. Et Hugo Boss est un nom qui sent bon ; tandis que les uniformes de nazis sont d’une élégance incontestable !
Effrayant. / Everybody knows.
Et puis, je suis tombé sur cet article de Sean Anderson, Associate Curator in the Department of Architecture and Design at MOMA, Him, in YUCA, n° II ; The Architecture Alibi & Migrations Issue.
and his “idea of line as a violent line”.
That a line is a form of violence. That it creates a set of divisions that are very difficult to overcome. And because of that line, whether it is invented or imagined, you have these conditions that are required.
So I argued that these conditions are shelter, in the grand scheme of things.
(…)
That’s where borders are going to be. And you think about it, and all straight lines that you see in the world, on maps are manmade. And that’s a line in space that all of this money and power is transported to, it’s a line.
Depuis, je questionne la ligne.

(texte du 05/01/2018 envoyé avec ma candidature pour exposition “Errance, Itinérance, Frontières” Art Company / Bruxelles)